- HALLUCINOGÈNES
- HALLUCINOGÈNESHALLUCINOGÈNESSubstances capables de modifier l’activité mentale du sujet qui les absorbe, en altérant ses perceptions visuelles, auditives, tactiles et proprioceptives, ainsi qu’en déformant sa perception de l’espace et du temps. On compte parmi ces substances, souvent appelées psychodysleptiques, le L.S.D. (ou lysergamide), la psilocine, la psilocybine, l’harmine, l’harmaline, la bufoténine, la mescaline, la 2,5-diméthoxy 4-méthyl amphétamine (DOM, S.T.P.), et le 2-3,4-transtétrahydrocannabinol. À l’exception des tétrahydrocannabinols, toutes ces substances contiennent un atome d’azote situé soit dans la structure du noyau indol, soit sur une chaîne latérale reliée à un noyau benzénique (comme dans la mescaline): cette dernière structure a été souvent décrite comme «noyau indolique potentiel», puisqu’il suffirait de relier l’atome d’azote au noyau benzénique pour obtenir le noyau indol. Pourtant, on observe des dérivés indoliques parfaitement inactifs, tels le tryptophane ou la tyrosine, qui peuvent donner naissance à des substances indoliques actives comme la psilocybine qui n’est que potentiellement indolique.À observer que la mescaline est formée sur le modèle strict d’un médiateur chimique, la noradrénaline; l’une et l’autre substance dérivent de la tyrosine. Or on a pu montrer que l’indolisation de l’adrénaline produisait des troubles de la perception. On a donc été tenté de penser que la mescaline doit son activité à l’indolisation de la tyrosine, sans pouvoir encore prouver le bien-fondé d’une telle supposition. De la même façon, un certain nombre d’alcaloïdes actifs dérivent du tryptophane: or tous ces alcaloïdes présentent une ressemblance frappante avec un autre médiateur chimique, la sérotonine, qui elle aussi dérive du tryptophane, et dont le rôle dans la transmission de l’information dans le cerveau est déterminant. Dès lors, on est amené à croire que la méthylation et l’hydroxylation de certains médiateurs chimiques seraient les éléments déterminants de la production de corps hallucinogènes.Il convient d’ajouter que ces suppositions trouvent une sorte de confirmation de la part de la recherche psychiatrique: en effet, de nombreux spécialistes supposent que certaines grandes maladies mentales, et plus particulièrement la schizophrénie, pourraient résulter d’une perturbation grave du métabolisme des amines biogènes (méthylation de la sérotonine, production anormale d’adénochrome, accumulation d’acétylcholine). Ainsi l’organisme du malade pourrait produire lui-même les molécules toxiques que le toxicomane demande au L.S.D. ou à la psilocybine. D’un point de vue clinique, tous les hallucinogènes produisent sur l’homme des effets comparables: anxiété et hypervigilance, distorsion des perceptions et hypersensibilité. S’ils ne semblent pas induire de véritable assuétude (dépendance physique), la dépendance psychique que l’accoutumance à certains d’entre eux peut produire est parfois extrêmement forte. En psychothérapie, leur usage, quoique très délicat, peut se révéler thérapeutique, en facilitant l’évocation mnésique et la reviviscence de certains événements traumatiques. Le traitement de l’alcoolisme chronique par le L.S.D. et la mescaline semble une utilisation possible de ces produits.
Encyclopédie Universelle. 2012.